Ces
femmes qui vont au champ ), n'aurait- elles pas pu vers 1950 aller
faner une parcelle de luzerne ou arracher des pommes de terre aux
abords d'un de nos villages comme La Chapelle-la-Reine, Guercheville
ou Boissy-auxCailles.
Le
blé et les épis récoltés par les paysans
d'Afghanistan ou de Madagascar sont certes moins gonflés
et les champs des agriculteurs de Guercheville, de Tousson ou de
Buthiers rapportent plus, mais c'est le même soleil qui nourrit
la même terre.
La
petite vieille que j'ai regardée un jour au Pérou
et le petit vieux qui m'a souri un autre jour en Turquie, ce sont
deux souvenirs aussi présents pour moi que celui d'un voisin
que je rencontre à la boulangerie d'Ury ou de Villiers-sous-Grez.
Bien
sûr un regard rapide sur ces images révèle des
paysages, des couleurs, des vêtements, des visages très
variés. Mais qu'importe ! En Gâtinais ou n'importe
où, toutes les histoires de vie, que chacun a pu entendre,
rêver, deviner..., peuvent être racontées par
les mêmes grands moments l'enfance, l'apprentissage, le travail,
l'amour, la fête du mariage, les naissances, le travail encore,
la maladie, la vieillesse, la mort...
Une
association des "Amis du Patrimoine " en Gâtinais,
telle que la nôtre, peut non seulement expliquer le passé
et le présent des villages où nous vivons, mais aussi
faire découvrir, voir, regarder, respirer, comprendre et
parfois aimer la façon de vivre dans les villages que nous
ne connaîtrons jamais.
Pensez-y
! Avez-vous vraiment choisi votre village ? Si le destin en avait
choisi un autre pour vous, quelque part en Anatolie ou dans les
Andes ? Que serions-nous si nous étions nés si loin
d'ici ? Quelle serait votre vie
Notre
exposition sera utile si vous sentez, comme nous, que les pays traversés
et notre Gâtinais (et autres provinces françaises)
sont pour l'essentiel plus proches que lointains. Les différences
évidentes seront aussi en même temps une invitation
à échanger, à nous accepter les uns les autres,
à vivre ensemble quelle que soit notre diversité.
Roland
Garnier
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